Il est mort un 25 décembre
- onplesentehistoire
- 27 déc. 2020
- 3 min de lecture

Tandis qu’on fête la naissance de l’enfant divin, qui est en fait né en juillet, en s’empiffrant de dinde et d’autres victuailles fortement caloriques, d’autres sont morts, comme Charlie Chaplin. C’est un acteur, scénariste, réalisateur, producteur et un tas d’autres métiers en -eurs. Un mec avec du talent et un bel arsenal de compétences.
Naissance en claquette
Il est né le 16 avril 1889 à Londres, c’est un rose-beef 100% pur jus, baigné depuis toujours dans la sauce du spectacle : ses deux parents étaient acteurs de music-hall. Mais puisque l’amour c’est nul, ils se séparent rapidement et le petit Charlie se retrouve bien vite avec deux Noël et deux cadeaux, le petit veinard. Mais n’allons pas trop vite en besogne : les cadeaux de Noël, il faut les rentabiliser ! Alors quand sa mère choppe une laryngite dans le froid de Londres, hop, elle réquisitionne son gamin à la voix cristalline et le fait monter sur les planches. Une perruque blonde, des talons de 48 centimètres et aller en piste tout le monde !
Bon, en dehors des planches, c’est un peu la misère : le père de Charlie meurt d’une cirrhose du foie (askip ce genre de maladie est grandement due à l’alcool … on dit ça, on dit rien). Du coup, la famille est carrément dans la misère sans le RSA du père et Charlie et son petit frère passent le plus claire de leur temps dans les institutions de « jeunes miséreux », à ne pas confondre avec « Les Misérables » : c’est pas gavroche sur la barricade, c’est plutôt la cave de ta grand-mère avec un matelas qui date d’avant-guerre, avec des rats pour voisins et couches-toi là c’est l’heure de dormir !
Mais ce n’est pas pour ça que le petit Chaplin perd son courage ! Oh non, à 10 ans il se dit que cette fois, il va devenir célèbre ! Adieu le chant, direction … les claquettes ! Mais bientôt il obtient le rôle d’un groom dans Sherlock Holmes et le joue pendant des années, ce qui va l’emmener aux « States » (à prononcer avec un fort accent américain de bourgeois, obviously). Il s’y installe en 1912 et il fait bien, vu ce qui arrive sur l’Angleterre deux ans plus tard … il a du flair le petit rose-beef !
L’année suivante, il se fait repérer et embaucher par un producteur d’Hollywood et là c’est direction la gloire ! Il apparaît bien vite sous les traits de Charlot, qui va devenir le personnage phare de ses films (rien à voir avec les Charlots, ne t’emballe pas). Mais ça ne lui suffit pas, Hollywood et ses codes lui cassent les bonbons et il décide de monter son propre studio en 1914 avec quelques associés et il en restera membre jusqu’en 1952.
Débandade de pellicules
Il met en scène 70 films ( ! ) parmi lesquels : Le Kid ou encore La Ruée Vers l’Or. Charlie a du mal avec l’arrivée du cinéma parlant (on te rappelle au passage que c’est très récent en fait) mais avec la sortie des Temps Modernes et du Dictateur, on n’est plus dans le registre de la comédie sympatoche qu’on regarde au coin du feu le dimanche ! Là, il s’attaque directement au fascisme (coucou Marine) et ses films prennent une tournure politique. Bon, quand il apprend, quelques années plus tard, l’existence des camps d’extermination, il perd foie en l’humanité et regrette son film (si tu ne l’as pas vu, c’est une ode à l’humanité). N’oublions pas son discours de fin, mixé et remixé en musique, comme celui-ci.
Sa vie est ponctuée de petits scandales (quand même), mais des scandales de l’époque : accusé d’être sympathisant communiste, on organise même une conférence de presse pour l’occasion ! Ou encore un scandale pour qu’il reconnaisse la paternité de l’enfant d’une de ses ex-conquêtes … on ne sait pas si c’est vrai mais clairement, qui s’en soucie aujourd’hui ? Bref, toutes ces histoires lui cassent les roubignolles et il s’exile en Suisse, qui a également des avantages fiscaux, soit dit en passant. Il met un coup d’arrêt à sa carrière au cinéma et s’éteint le jour de Noel 1977 après de multiples AVC. Bon, tu remarqueras qu’il y a un trou de quelques années, si tu veux tout savoir il réalise quelques films et écrit ses mémoires, tout ça tout ça.
Pour la petite anecdote, un an et demi après sa mort, son cadavre est déterré par des petits malins qui voulaient avoir une rançon pour ouvrir ... un garage peugeot ! Le risque pris pour réparer de vieilles Twingo n'était clairement pas bien calculé.
Le jeu n’en valait pas la Twingo comme on dit !
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