Marc Antoine, le Bad Hercules naïf à barbe
- onplesentehistoire
- 14 nov. 2020
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On ne sait pas grand-chose sur l’enfance de Marc-Antoine, on sait juste qu’il est issu de la noblesse plébéienne, donc la noblesse des pauvres : déjà on est sur un paradoxe en charrette, c’est antinomique : mais c’est comme ça, c’est pas moi qui décide.
Guerres des gaulles à l’intérieur et à l’extérieur des pantalons
En -54, il est sur le retour de sa campagne d’Egypte, il a 27 ans. On dit qu’il ressemble à Hercule, avec son charisme naturel, sa barbe et sa musculature. En gros, c’est un guerrier surdoué dégoulinant de testostérone. Il est loin de temps des éphèbes grecs, la mode c’est les biceps et les abdos pour bien défoncer le crane des ennemis de l’Empire ! Il rejoint l’armée de César qui fait sa guerre des Gaulles, Astérix, Obélix, tout ça tout ça. Antoine se fait remarquer : évidemment c’est le seul qui discute dans le fond quand on annonce les consignes ! En plus il était nul en maths. Mais il a des qualités militaires ! Il garde son sang-froid et il sourit tout le temps, pas trop mal pour mener des troupes, quand tu sais le taux de mortalité de militaire en combat à l’époque. Et, comme tout bon fayot, la victoire d’Alesia est en grande partie dû à ses méthodes : il a réussi à conquérir la plaine pendant que César se faisait botter le cul ! Alors le grand général va lui ouvrir les portes du gratin militaire, qui est synonyme de grandes carrières politique à l’époque, autant de te dire l’ascenseur social des femmes est en panne avec ce système. Pas le droit de vote, pas le droit de combattre : la hess totale.
A l’époque, l’Empire romain est … instable. Je recontextualise : Les romains ne veulent plus de roi mais il faut bien diriger le grand Empire ! Alors on a mis 3 hommes à la tête de l’Etat : Pompée, Crassuis et César. C’est trépied. Un tabouret, tu t’assois dessus et c’est stable. Sauf que Crassuis meurt … et donc là, assieds-toi sur un tabouret à 2 pieds tu vas voir c’est beaucoup plus casse-gueule. Surtout que les gars ont autant d’Ego que maintenant hein, ne vas pas te leurrer, la gue-guerre de la plus grosse c’est le propre de l’homme. Surtout que là, les deux pieds de tabouret n’ont pas la même taille : César est un grand orateur et qu’il sait parler à la plèbe. Donc avec le peuple dans la poche, ça déséquilibre les comptes et c’est la guerre.
Pompée est défait et César devient donc un dictateur, un bon, un vrai et le peuple l’adore, lui qui ne voulait pas de Roi, étrange paradoxe. Un peu comme La Russie … quoi ? Moi ? j’ai rien dis. Donc César, qui aime bien le boulot bien fait, termine Pompée bien proprement et charge Antoine de tenir l’Italie. Alors si la côté politique, ça va … côté perso, c’est la débandade. Parce qu’il est peu être comparé à Hercules mais il profite à fond des plaisirs de la vie : fêtes, sexe, bref, la débauche dans toute sa splendeur. On dit même qu’un jour où il parle au peuple sur la place publique, il vomit toutes ses tripes, avec une gueule de bois antique : pour la crédibilité on repassera. Et il a une fâcheuse tendance à s’accaparer les biens d’autrui … surtout ceux de Pompée et de ses alliés. Un jour il confisque 700 000 pièces et hop, ses dettes sont remboursées. Bien commode. Alors quand César revient, autant te dire qu’il lui passe une sacrée soufflante ! Antoine tombe en disgrace, autant te dire qu’il est vexé comme un pou, mais son maitre spirituel n’en à rien à secouer. En fait César n’en a rien à secouer de pas grand monde, après tout, c’est lui le chef !
Guerre d’égo et queue de poisson
Quelques années plus tard, Antoine est revenu dans les bonnes grâces de son maître mais le 15 mars -44, comme tu le sais maintenant, César se fait trucider la tête au sénat pendant qu’Antoine est retenu à l’extérieur, ce qui est bien pratique. C’est alors le temps des cathédrales et d’Octave, l’héritier testamentaire de César, un maigrichon qui revendique le pouvoir et devient rapidement aussi puissant que son frère de cœur. C’est le début d’une relation entre frères, quand ils sont gosses : et ça se court après, ça se tape dessus, blablabla. Ils vont de déchirer et se réconcilier plus que l’orient et l’Occident, je t’aime moi non plus, Epouse ma sœur mais donne des gosses à Cléopâtre. Des emmerdes en perspectives. Des égos boostés à la testostérone.
Et il rencontre Cléopâtre. Il est subjugué par la reine des reines. Il tombe fou amoureux d’elle, même si ça ne sera jamais vraiment réciproque. Il fera assassiner sa sœur et son deuxième frère pour elle, il va même jusqu’à enlever ses chaussettes pendant l’acte, bref il est gaga. Fou amoureux. Les amants se font passer pour des réincarnations de dieux égyptiens et que ça se pavane en string, les généraux romains se peignent en bleus à oilpé et rampent à quatre pattes, le sgeg à l’air. Je te jure, ceci n’est pas une invention, c’est vé-ri-dique.
Bon, fin tragique, amoureux transit des tragédies grecques en bonnes et dues forme, il se suicide pour rejoindre sa belle qu’il croyait morte. Qu’il pensait aimer aussi fort qu’elle l’aimait. Lui qui a tout donné pour satisfaire les moindres désirs de Cléopâtre, il meurt en essayant.
Antoine vaut beaucoup mieux que sa légende, Cicéron le décrit comme un homme plein de vices, débauchés et sans scrupules. La série Rome, d’HBO, le décrit également comme ça car ça plait, le côté mauvais garçon. Il est cependant bien plus que cela. Bien sûr, il aimait les plaisirs simples de la vie : une virée au bar, ou dans un lit, mais c’était aussi un homme brave, droit dans es bottes et … amoureux comme un fou. Voulant à la fois la reconnaissance d’Octave et le pouvoir, les deux frères se seront affrontés dans un combat qui est en fait celui de l’Orient contre l’Occident… ça ne vous rappelle rien ?

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