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La mort du Poutine romain : le trépied prend l’eau.


Ce 15 mai -44 avant JC est une bien triste journée : tandis que son premier général est retenu hors du sénat pour des affaires volages, Jules César se fait assassiner de plusieurs coups de couteaux au milieu de tous ces bougres qui le regarde crever. Il prononce alors sa célèbre phrase « Tu Quoque Filie », « Vive les pâtes Barilla » en français, comme chacun sait.



Marc-Antoine, consul et premier lieutenant du tyran décédé, prend la meilleure décision possible : fuir. A tout prix. Et voir comment le vent tourne : ce qui est drôle pour un moment aussi clé de l’Histoire, c’est que les « congédiés » qui ont fait assassiner César, n’ont aucun plan. Nada. Zéro. Tout idéalistes qu’ils étaient, ils n’avaient pas prévu ce qu’ils allaient faire suite à la mort du Dictateur ! Et c’est d’ailleurs pour ça que c’était César le chef : il vaut mieux avoir une vision à long terme dans ces cas-là. Surtout quand le peuple est à fond derrière Poutine euuh César. Antoine se place alors comme le fils spirituel de César, son digne héritier et va aller négocier avec les zozos. Enfin négocier…il est concilliant mais pas con, autant il n’aime pas les bains de sang pour rien, autant il est très conscient de leurs actes : alors il ne les tue pas mais leur met gentiment la pression. Résultat des négociations, César conserve son statut d’Empereur post et les actions qu’il a mis en place.


Retournement de slip et paternité post-mortem


Seulement voilà, à l’ouverture du testament de César, quelle n’est pas la surprise d’Antoine quand il découvre qu’il n’est pas cité une seule fois ! Lui ! Qui s’est dépassé pour arriver en haut du panier ! Et non seulement il n’est pas cité une seule fois, mais on découvre avec stupeur que César s’est fait pousser les ailes de la paternité à sa mort, en adoptant Octave, un maigrelet qui n’est même pas en Italie à l’époque ! Enfin, il rentre illico à Rome. Et comme il hérite des biens de César, il peut revendiquer l’héritage politique du king. Ce qu’il fait bien évidemment, car Poutine n’a pas choisi le gringalet au pif : il est surdoué, brillant du haut de ses 18 ans. Mais Octave n’a aucune légitimé dans son expérience, alors qu’Antoine si. Et il est consul. Dans cette histoire, la légitimité est histoire de point de vue comme tu peux le constater. C’est justement cette divergence basée uniquement sur un point de vue, comme dans toutes les couilles de l’Histoire j’ai envie de te dire, qui est à l’origine de la suite : une tragédie grecque dans une tragédie romaine : deux frères qui s’aiment se brouillent, en quête d’une entente qui n’arrivera jamais. Ou si peu.


Pendant qu’Antoine, qui a le soutien de la plèbe, avance ses pions sur l’échiquier politique romains, Octave prend du pouvoir en s’assurant l’appui militaire. Un pied de nez à Antoine, qui est un guerrier connu et reconnu. Et l’appui des républicains, les trumpistes de l’époque, qui ont organisés la mort de César. En quelques mois, Octave est devenu aussi puissant voir plus qu’Antoine. Ce dernier s’échappe en Gaulles le temps de mettre un plan au point. Mauvais temps pour Octave : le bougre a mauvais tempérament et est vexé que l’autre se soit fait la malle alors il bute les républicains, du coup d’épée dans la jugulaire. Juste parce qu’ils l’avaient déçu, incapable de contrecarrer la fuite d’Antoine. Et Octave marche sur la capitale.


Partage de pouvoir et frais généraux


Heureusement, les deux frères se réconcilient pour prendre de control de tout l’Orient avec Lépide, pour reformer le fameux tabouret de bar : le peuple romain s’est juré de ne plus avoir de Roi à sa tête. Bon, ils ont laissé César prendre le pouvoir mais ça s’est fini ! Alors pour répartir le pouvoir et s’assurer que personne ne prenne la tête de l’Empire, on divise le territoire en 3. C’est le trépied de bar, tu vois, le truc à trois pieds qui est à peu près stable. Quand tu poses ton cul dessus. Ça se répartit comme suit :

  • Octave (qui montait souvent d’une d’ailleurs dès qu’il s’énervait), le petit neveu de César, prends les Hispanies.

  • Antoine (comprends Marc-Antoine), prends tout ce que les autres n’ont pas pris, car c’est un peu le capitaine de l’histoire, le chouchou, le meilleur quoi.

  • Et Lépide (il ne dilépidait pas sa fortune haha) (j’arrête avec ces blagues lourdes), lui, c’est un peu la cinquième roue du char de course, c’est un poto quoi. Lui, il prend l’Afrique.

Et bien sûr l’Italie reste l’Italie : les 3 la gouvernent.


Comme tu penses bien, un trépied, ça peut vite devenir bancal. Et l’arrivée d’Octave dans la course à refroidi Marc-Antoine. Les tensions se resserrent entre les deux frères de sang, surtout quand le général devient l’amant de Cléopâ

tre, tombe amoureux et nourrit des desseins pour l’Empire Egyptien plutôt que l’Empire Romains.


Pour apaiser les tensions, les militaires romaines décident d’organiser une entrevue entre les deux, parce qu’ils en ont gros : les ordres changent tous les deux jours et c’est pénible. Tu fais déplacer des hommes, à mi-chemin tu leur annonce qu’ils doivent faire demi-tour : ça use les sandales pour rien ! Alors les deux frères concluent un accord : Antoine va épouser Octavie. Il ne l’aimera jamais, déjà parce qu’il est amoureux de la reine d’Egypte et en plus elle est fade… classique. Et elle a les cheveux bouclés en plus ! Une honte. Bien loin des standards du guerrier qu’on compare à Hercules !


Enfantillages aux frais du contribuables


En bonne histoire familiale, ils se brouillent encore quelques années plus tard, surtout quand Lépide tente de doubler Octave. Ce dernier le fait assassiner et envoie sa sœur à Marc-Antoine qui est en vadrouille à Corfou mais celui-ci la renvoie pour aller retrouver Cléopâtre. Là, ça ne passe pas du tout ! Il lance une série de rumeurs sur Antoine : ensorcelé par une sorcière Egyptienne et devenu complètement con. Pour riposter, Antoine s’affiche plus que jamais aux côtés de l’Egypte en tant que souverain et se pavane torse nus lors de fêtes fastueuses donnée en l’honneur du couple Egyptien.


Là, c’est la guerre ! Octave monte dans les tours : Marc-Antoine ne défend plus du tout les intérêts de l’Empire romain et n’a plus de vision à long terme. Il déclare la guerre à Marc-Antoine, donc par extension, à l’Egypte. Et c’est la fameuse bataille d’Actium en -31 avant JC. Octave rafle la victoire en quelques heures, dégustant ses bigs macs coca frites à bord de son navire de guerre. Il exauce le vœu d’Antoine et l’inhume prêt de l’amour tragique de sa vie. Il devient ensuite, par la force des choses, l’Empereur de Rome et se renomme pour la route : l’Empereur Auguste. Le rapport avec son nom ? Aucun. Mais askip ça fait classe ! Ey le peuple romain, qui avait juré ne plus vouloir de Roi, s’est tapé Jules César ET Auguste !

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