La terreur : une histoire de sans-culottes chantant du yodel dans les montagnes

Après la révolution de 1789 qui a lancé la mode des défilés de têtes au bout de piques (RIP Lolo), il a bien fallu instaurer un gouvernement, un truc qui ressemblait à des hommes qui discutent sur les lois, quoi. Ils abolissent les privilèges et, accessoirement, ils écrivent une déclaration « des droits de l’Homme ». Apparemment c’est super connu et tous les pays respectent cette charte, autant que Nike ne fait pas bosser d’enfants, mais enfin, c’est ce qu’on dit !

Jusqu’à 91, une monarchie constitutionnelle se met en place mais enfin bon, tu connais : les droits de l’Homme oui, mais par pour tous, hein. Surtout quand des rumeurs courent comme quoi le Roi voudrait rétablir son pouvoir, sacrebleu, qu’est-ce donc que cette insulte à la République ?! Enfin elle n’existe pas encore vraiment, alors qu’est-ce que c’est que cette insulte aux Sans-culottes ? Louis XVI sent que le vent tourne et tente de s’enfuir mais il est rattrapé à Varennes. Mauvaise pioche, le peuple prend les Tuileries en 92 et le Louis perd la tête au sens propre du terme. Sauf que les potos du Louis, c’est-à-dire les Monarchies alentours, ça les horrifie de voir que Louis avait le sang rouge et pas le sang bleu, le sang des Rois. Alors ces gueux aux bagouses en or décident de lancer une guerre au nom de la science : le sang royal est Bleu ! L’Assemblée déclare la Patrie en danger et lève une armée de bénévoles. Ils arrêtent les autrichiens et les Prusses à Valmy en chantant « Aux armes ! Aux armes ! Nous sommes les Marseillais, et nous allons gagner ! » bref, t’as compris que la Marseillaise naît dans un joyeux bal de tranchage de tête et d’effluves de sang rouge par des strasbourgeois.

L’Assemblée nationale : est-ce que ça a vraiment changé ?

Maintenant, il faut que je t’explique comment est fabriquée l’Assemblée. Elle est divisée en 3 partis : partons du bas de l’échelle, « La Plaine », eux, ils siègent en bas, ils avaient pas 200 sous à dépenser pour avoir les meilleurs placent dans les gradins pour écouter des gars se hurler dessus à longueur de journée, ba ouais pas cons. Bon, ils se prennent des coups de coudes quand y’a des échauffourées mais que veux-tu ? C’est la rançon de la pauvreté et du conservatisme. Ensuite, y’a les Girondins, floqués de leurs maillots n°33, eux ils sont au milieu au sens propres comme au sens figurés et si tu te demandes d’où ils viennent … et bien ne te demandes pas plus longtemps et relis leur nom. Et tout en haut des gradins, y’a les montagnards. N’y vois pas des bergers Suisses qui chantent du yodel tout la journée (ba ouais c’est comme ça que je les voyais ça te pose un problème ?). Extrémistes de la première heure, eux ils veulent la démocratie à n’importe quel prix et ont le soutien des Sans-culottes. Et ils gueulent « Girondins, Dans-ton-cul ! » aussi très fort avec des banderoles « la force insoumise des Sans-culottes », rien que ça. Parmi eux, les très célèbres Danton et Maximilien Robespierre !

La terre du milieu : les vignerons se la collent

La mort du Louis d’Or (Versailles tout ça, t’as capté la ref ?) soulève cependant des questions sur les gars du 33. Ils boivent du bordeaux à longueur de journée et soutiennent déjà que le seul vrai vin de France est le leur à l’époque, les sales élitistes. D’ailleurs ils étaient assez modérés et d’après les Sans-culottes, ils ont un peu trop défendu Louis avant que sa mort soit l’attraction du dimanche. Il faut dire que toutes les veuves et les bourgeois de bonnes familles du coin n’auraient loupé ça pour bien au monde : la guillotine c’est encore mieux que la messe !

Bref, sur pression de la populasse, les Montagnards déclarent les Girondins Hors la Loi en 1793 : ils boivent au boulot ces nodocéphales ! De sales boient sans soif et accessoirement défenseurs du Roi, voilà ce qui ne manquera pas à la nouvelle France ! Et ils sont trop modérés, on veut une France nouvelle, on veut de l’initiative, de la Start-Up nation, pas des modérés qui veulent limiter les morts, à quoi bon avoir instauré la mode des têtes sur des piques ? Et que faire de la super invention de Mr. Guillotin dans ce cas ?

De là, les choses se gâtent : les départements qui soutiennent aussi que le vin de bordeaux est le meilleur s’échauffent sérieusement. « Aux fourches et aux faux » s’écrit les communistes vignerons de toute la France « mettez les en croix par pitié » ils ajoutent sur la note de service. Bon, les Montagnards règlent le problème : ils vont tous les buter. Les Vendéens vont prendre cher dans leur gueule, je te le dis. Les Nantais aussi, eux ils seront noyés une sombre nuit.

Mesures tranchées

En parallèle de ça, Robespierre prend les choses en main : allez hop, une terreur pour la route ! J’te donne ça pèle mêle : il lève une armée d’un millier de soldat et mène une campagne de déchristianisation. Et oui, à bas la religion, le Christ et tout le bazar, on est un pays libre oui ou merde ? Pour contenter les Sans-culottes, il fixe un prix maximum sur des produits de premières nécessité, genre les masques et les protections hygiénique : il faut bien contenter le peuple à un moment pour qu’il la ferme et pense qu’on est de leur côté ! Enfin, considérons ça comme un acte social avant l’heure, avec l’abolition de l’esclavage. Mais Napoléon va vite faire en sorte de reprendre les choses en main : qui paye pour se faire cirer les chaussures ou se faire livrer des repas en scooter-calèche ?

Les montagnards décident aussi de refaire un calendrier, qu’ils vont appeler « calendrier révolutionnaire ». Ouais, comme ça, les gars payent des types une fortune pour renommer les mois de l’année par exemple. D’ailleurs, le nouvel an c’est le jour où la République est née. Rien que ça. Si ça c’est l’esprit révolutionnaire, de donner l’argent des contribuables à une bande de zouave pour nommer un calendrier ? Et je te le donne dans le mil : les noms sont à chier.

Et la mesure la plus connu des Montagnards ? La « Loi des Suspects ». Tu ne devines pas ce que c’est ? On te spoil direct : tu vois le IIIème Reich et leur rapport à la délation ? Tout pareil. Sauf que les juifs n’ont rien à voir là-dedans, là, tu dénonces les personnes qui te semblent contre la république, ou ton voisin trop bruyant, ça ne fait aucune différence à l’époque. D’ailleurs, les suspects n’ont pas vraiment d’échappatoire : on a fait la révolution pour rétablir l’égalité des hommes et qu’ils aient droit à la justice alors, à ce titre, ils sont guillotinés. Je te le dis : Robespierre avait des actions dans les Guillotines, elles tournent à plein régime. Le marché explose et les places où elles sont grouillent de monde à chaque exécution. C’est un peu la coupe du monde tous les jours à l’époque ! Le lobby des guillotines se fait un max de thunes, officiellement on compte 17 000 condamnations… tu connais les chiffres officiels, même principes que pendant les manifs : officieusement, les syndicats comptent 40 000 morts en comptant les assassinats sans procès, ce qui est devenu la mode un moment : vu qu’on avait payé un gars pour refaire le calendrier, il a bien fallu couper le budget : on abandonne les témoins et les plaidoiries, tout compte fait : à quoi ça sert ?

La dictature est imposée au nom de la République et de la démocratie : pour que tout le monde soit à égalité et puisse jouir de leur liberté d’expression, il faut bien faire taire les plus réticents, c’est plus efficace ainsi. Apparemment c’était une bonne intention mais allez dire ça à un curé en confesse tu vas voir ! C’est un peu la déviance des communistes qui ont voulu reproduire l’idéologie de Marks : le communisme c’était le même courant que l’anarchisme au début, sauf que Karlounet pensait qu’il fallait passer par un pouvoir transitif qui mettrait tout le monde d’accord. Dans la réalité, aucun des gars qui a pris ce « pouvoir transitif » n’a voulu le lâcher et ça s’est mal passé, tu connais la suite classique : des morts, de la misère, blablabla.

Danton cul

En 1794, la République est victorieuse sur tous les fronts : les ennemis sont repoussés hors des frontières et les soulèvements sont écrasés, sauf que c’est au tour des tensions internes de faire leur apparition : les montagnards se divisent en deux. Les indulgents d’un côté, avec Danton, ceux qui n’ont pas acheté des parts sur le marché de la guillotine quand il était encore bas. Et de l’autre c’est Le Bal des Enragés, qui crient Vive le Feu ! (tu connais pas ? Honte sur toi) avec en fronde Robespierre. On te laisse deviner qui voulait la fin de la Terreur et qui ne voulait pas. Maxou, campant comme un roc sur ses positions, s’adonne à son jeu préféré : envoyer des gens se faire raser le cou. Le grassouillet Danton perd la tête sous une lame aiguisée avec tous les autres, allez hop, dans le panier !

Là, c’est la fin du bal : les conventionnels, vous saviez, ceux du bas de l’échelle qui n’ont pas payé 200 sous ? Ils craignant pour leur vie et décident que cette terreur n’est vaut pas la Plaine et ils rendent à Maxou la monnaie de sa pièce : ils rachètent ses parts dans le lobby des guillotines. Robespierre fini par perdre la tête à son tour le moi du retour de Termidor II, apparemment Sarah Conor était la partie aussi. Enfin, c’est ce qu’on dit. Dans notre calendrier actuel, c’était en juillet, ce qui beaucoup plus banal.

C’est plus la plaine de continuer

Suite à ce léger changement de direction, la Plaine reprend les rênes : malins de bout en bout, ils ont attendus patiemment leur heure ! Malheureusement pour eux, le Directoire qu’ils créent en 1794 ne dure que 5 ans durant lesquelles c’est un peu le foutoir : certains français veulent le retour d’un Roi, les Jacobins, celui de la terreur, personne ne se met d’accord. Par-dessus, Napopo arrive et fait un coup d’Etat : il va remettre tout se foutoir en ordre, il crit. « Vous connaissez Waterloo ? » il demande « Je vous emmène en team building là-bas » : la démocratie, c’est pas pour tout de suite !

Pour en savoir plus :

ça m’intéresse – la révolution française en 10 idées reçues

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