Le premier meurtre de l'Histoire : un récit contondant
- onplesentehistoire
- 27 oct. 2020
- 4 min de lecture

Aujourd’hui je te conte l’histoire du premier meurtre connu de l’Histoire. Nous sommes en 430 000 avant JC (autant te dire que c’est aussi loin qu’une fourmi à la pointe du raz qui veut aller en alsace) (ceci n’est absolument pas scientifique). Evelyn Delia a prévu un beau temps avec un soleil pas dégueu sur l’Espagne, quelque nuage par ci par là mais les cartes ne sont pas hyper précises à l’époque, les platistes n’existent pas encore mais on est un peu comme des pnj sur une map : on se balade tranquille et on pense juste à manger, dormir et … survivre. Comme dans toute bonne Histoire qui se respecte. Bref.
Dans une grotte présentée et rénovée par Damido sur TVgrotte quelques années auparavant, un groupe vit là, tel des zaddistes développant une communauté auto-gérée. Une lampe art déco, la bibliothèque Jessy James, des lits …. Pas confortables mais enfin y’a un coin où la pierre est assez lisse pour ne pas se déchirer l’épiderme à chaque sieste.
En ce triste jour, la marée chaussée néandertalienne* reçoit un appel du central : « appel à toutes les unités, on nous signale un corps dans la grotte à l’ouest de la falaise ». En effet, les points cardinaux tout ça, c’est pas encore hyper maîtrisé à l’époque, on voit où est la soleil, sauf quand il fait nuit et c’est déjà bien.
Une charrette de gendarmerie locale intercept l’appel et décroche sa pierre-phonique « 22, on prend l’affaire » et ils activent leur sirèn… ah ba non, y’a personne sur les routes à l’époque, ou presque. Pas de bouchon sur le périph, pas de couvre-feux à la tombée de la nuit et encore moins de charrue tirée par des bœufs (ça sera inventé dans 360 000 ans… On n’est pas prêt de voir l’inventeur au TED X). Donc, pas besoin de sirènes hurlantes. De toutes façons, à part un criquet, je ne vois pas trop ce qui aurait pu faire l’affaire.
En arrivant dans la grotte, il faut descendre dans le puit de la grotte en rappel, pas évident, vous en conviendrez ! Iels vont au boulot tranquillou bilou le matin, 42 km à pied en moyenne du commissariat de quartier et bam, une partie d’escalade sur les bras, la guigne ! En arrivant en bas, la maréchaussée pousse des hurlements : Une personne a été massacrée ! Branle-bas de combat, on appelle le légiste, les TIC** et tout le tintouin. Tout le monde invertis la grande salle. Les techniciens passent la pièce au bluestar*** pendant que George (fantaisie de ma part, j’en conviens), le légiste, examine le corps.
LEGISTE DU NEOLOTHIQUE : Vindiou, v’la ti pas qu’il a été tué le pauv’*, j’dirais par un objet contendant, dis, ‘r’gardez moi c’te trou à l’arrière du crâne ! 3 trous dans l’buffet ! On n’peut même pô r’connait’ le sexe tellement qu’le corps est décomposé dis !
Les TIC confirment, les projections de sang sur la paroi de la grotte indique bel et bien un meurtre ! Quelle histoire mes ami.e.s, quelle histoire ! Mais quelle est l’arme du crime ? Un objet en pierre ? En bois ? Et surtout : quel est le mobile de cette histoire ?
Ni une, ni deux, on fait l’autopsie du mort : à cette époque, les budgets sont réduits à la marée chaussée, le légiste travaille donc directement sur le lieu du crime : deux tréteaux, une planche, un silex et on incise de bas en haut (âme sensible s'abstenir). Pendant ce temps, les échantillons prélevés dans la grotte sont envoyés au labo, et en express s’il vous plait !
Plus tard, au poste, on interroge les témoins oculaires, qui n’ont pas occulé grand-chose, et les voisins, qui n’en savent pas plus non plus : voisin à cette époque, ça va jusqu’à 10 kilomètres ! Donc, à part être doté d’une vision télescopique, personne ne peut les aider.
BRIGADIER JULES : Bon alors, ti qu’t’as vu par la grotte ?
TEMOIN 1 : Rien bon dius, rien ! Que d’la pierre, c’est qu’y’a pô d’fenêtre à c’tour, j’ai déposé qu’e’que plainte au syndic’ mais y m’ont jamais répondus ces bougres !
BRIGADIER JULES : Sacrebleu calme-dont tes ardeurs, c’est pas un rendez-vous des communistes à c’tour ! As-tu dont occulté quelques indices ?
TEMOIN 2 : Vin dius non j’vous dis ! Tfaçon j’vous aurais rien dis, c’bon diou d’personnage m’a piqué mon bon diou de houx à Noel dernier !
BRIGADIER JULES : Dégagez-moi c’te zinzin !
Tous les collègues arrivent et sortent le témoin en grande pompe, l’histoire ne dit pas si c’est au sens propre ou au sens figuré, si les violences policières étaient déjà à l’honneur à l’époque.
Suite à ce désastre, les résultats d’analyses reviennent : l’outil trouvé dans la grotte n’est pas l’arme du crime … Pareil pour les résultats du labo, le sang ne correspond à aucun nom dans la base de données (édit : les bases de données des empreintes digitales & ADN sont créées en France en 1987…).
Encore un autre nom sur la liste des affaires classées et non élucidées… en même temps, la première « police » ne sera créé qu’à l’Antiquité … soit 429 500 ans plus tard). Et cette triste grotte, qui abrite 28 personnes enterrées et le.la personne victime du premier meurtre à ce jour, a été découverte en 2015 par un groupe de chercheurs.
Pour en savoir plus :
L'article de National Geographic
L'article de Maxi-sciences
*Bon en vrai, les chercheurs pensent que c’était des Homo heidelbergensis maiiiis comment vérifier ? Je ne sais pas moi-même ce que ça veut dire. Je veux bien te donner quelques connaissances mais n’abusons pas.
**TIC : Techniciens en Identification Criminelle, en gros, les experts miami quoi, les coton-tiges, les éprouvettes et tout le bazar.
*** Bluestar : pschit-pschit qu’on pulvérise sur les surfaces pour faire apparaître les traces de sang, c’est magique !
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